Conférence de Jean Louis Marmond le 17 octobre 2024.
Non, ce n’est pas un nouveau peuple : les « Samis » sont l’appellation non péjorative de personnes qui étaient désignées comme les « Lapons » et qui revendiquent aujourd’hui une identité quelque peu malmenée par les vikings.
Jean-Louis Marmond, ancien enseignant et ancien président de l’association Coup de Pouce Université et son épouse vont régulièrement passer deux mois au printemps au-delà du cercle arctique au contact de ce peuple dispersé entre quatre pays (Norvège, Suède, Finlande et Russie).
Si leurs visages arborent moins que par le passé leurs origines asiatiques (signe d’assimilation progressive) ils continuent à se vêtir de tenues colorées et à vivre le plus possible en harmonie avec la nature. Ils pratiquent un artisanat utilitaire plein de charme (et qui plaît aux touristes) Bien sûr, les jeunes sont allés à l’école et à l’université et exercent des métiers très divers (y compris ailleurs que dans leur région d’origine). Mais les Samis parlent des langues particulières et disposent, depuis une trentaine d’années, de « Parlements » consultatifs reconnus par les gouvernements (sauf en Russie).
Peuple anciennement nomade, ils n’ont pas de titres de propriété et sont donc soumis à des pressions liées à l’exploitation des forêts et surtout des mines.
Christianisés depuis deux siècles, les Samis, nous explique Jean-Louis, gardent en mémoire les mythes relevant de leur culte de la nature : le renne, dont on continue à consommer la viande, et l’ours, animal sacré entre tous.
Exemple de cette symbiose entre traditions et modernité, le joik (chant improvisé typique) s’allie avec des rythmes actuels dans des concerts réunissant de nombreux jeunes.
Les Samis sont le seul peuple aborigène de l’Europe : confrontés à des défis comparables à ceux de leurs cousins «Inuits » canadiens, ils donnent, selon J-L Marmond une leçon de respect de la nature toute d’actualité.