Après les Samis, les Naskapis. Peuples du Grand Nord aussi mais eux situés aux confins du Québec et du Labrador. Un chasseur expérimenté (Pierre Marie Carayon, fondateur de l’association d’amitié avec ce peuple «Itokagata.com ») et un membre de l’ACAP collectionneur distingué (Dominique Arcadio) ont savamment dialogué le 19 mars 2025 pour nous présenter l’épopée de cette petite nation « première » et des objets rapportés de ces contrées lointaines (1000 km au Nord de Québec).La pièce maîtresse est un superbe manteau en peau de caribou peinte. Le caribou est le centre de cette civilisation : le cervidé nourrit, fournit sa peau et ses bois, ainsi que l’esprit qui anime les humains et à qui il faut rendre hommage. Des cérémonies divinatoires sont encore pratiquées de nos jours. Le peuple Naskapi, « découvert » par des missionnaires français en 1643 est un peuple nomade ayant migré en fonction des évènements et des famines au cours des deux siècles et demi de son existence autonome. Allant de Fort Chimo (1880) à Shefferville (la mine de fer), il est établi aujourd’hui à Kawawachikamach (Nord du Québec)
1600 personnes environ sur un territoire grand comme un quart de la France !
Le commerce des peaux et fourrures, suite à la chasse nourricière, a longtemps prospéré, ce qui explique la présence de ces magnifiques manteaux en peau dans des musées européens (Londres, Berlin, Bâle…) et chez quelques collectionneurs. Les couleurs et les dessins étaient codifiés et réalisés à l’aide de pigments naturels et d’outils spéciaux. La vie moderne et la sédentarisation ont mis fin à cette fabrication mais la nation Naskapi, dont on a senti Pierre Marie et Dominique très proches, a aujourd’hui des droits reconnus et préserve son culte ancestral pour le caribou, source de vie et de spiritualité. Nos deux amis voyageurs, fins connaisseurs des splendeurs et des malheurs de ce peuple, nous ont fait partager leur passion, nimbée de fascinantes images d’aurores boréales.