Le 5 mars 2019, au musée des Confluences, après la projection du film de C. Marker et A. Resnais « Les statues meurent aussi », de 1953, une rencontre était organisée par Merja Laukia, directrice des collections et des expositions avec le couple de collectionneurs et donateurs au Musée des Confluences.
Interdit pendant longtemps pour son accent anticolonialiste, le film montre des objets africains et propose une réflexion, assez absconse il faut le dire, sur le sort et la signification de ces objets. Mais il a été le point de départ d’un intéressant témoignage à deux voix sur ce que c’est d’être collectionneur d’art africain.
D’abord il faut beaucoup apprendre : la documentation considérable accumulée a permis de répondre aux questions de base : d’où vient cet objet ? À quoi servait-il ?…
Ensuite, il faut se laisser aller à une émotion très personnelle : cet objet va-t-il bien aller chez nous ? Il faut l’aimer, tout simplement.
Au bout de quelques années, après avoir collectionné environ 1000 objets, ils se sont posés la question du devenir et M. Coté, le directeur de l’époque, a accepté un don considérable : 780 objets en 2010.
Nous avons eu, poursuivent les Meynet, de bonnes relations avec les marchands. L’art africain est un art de marchands (voir le rôle de Kerchache pour Branly) non de conservateurs (qui ne s’intéressent pas à ce genre d’objets). Quant aux collectionneurs, ils sont trop dans la compétition… Les Meynet, n’ayant acheté que quelques masques, n’ont pas eu, pour les objets qui les intéressaient, de problèmes de faux.
Mais la collectionnite, disent-ils, est une maladie et aujourd’hui ils s’intéressent à la poterie contemporaine.