Trois cent quarante coiffes de tous les pays

Visite guidée de l’exposition « Un monde en tête » au Musée des Confluences pour les adhérents de l’ACAP le 05 mars 2020 par Mme Maïning Le Bacquer (chargée de projets d’expositions au musée des Confluences).

S’il fallait un exemple de l’extraordinaire créativité de l’homme (n’en déplaise aux antispécistes), la collection de coiffes présentée aux musée des Confluences pourrait être citée.

Large sélection des 545 objets légués par Antoine de Galbert (galeriste parisien d’origine grenobloise), cet imposant ensemble étonne d’abord par sa variété géographique : de l’Afrique à l’Indonésie, du Brésil à la Papouasie, tous les continents sont représentés.

Les concepteurs de l’exposition ont choisi avec bonheur une présentation thématique. La coiffe est faite pour se protéger (du soleil ou des esprits), comme ces surprenantes protections en bois asiatiques. Elle sert à transmettre un patrimoine, comme ces coiffes en cheveux de la femme, de sa mère et de sa grand-mère chez les Miao en Chine. Elle traduit une identité ethnique, clanique ou hiérarchique, comme chez les Lega en R.D.C. Pour les femmes, la coiffe peut correspondre aux étapes de la vie : mariage, naissance d’un enfant, deuil, etc.

Les parures d’hommes sont souvent plus guerrières (Papouasie) symboliques (cimier de danse Bamiléké) ou religieuses (moines tibétains)

Un autre intérêt de cette exposition est de montrer que les traditions ne sont pas figées et que la coiffe, comme le vêtement, s’adapte à la mondialisation. Certains objets montrés sont clairement faits pour être vus, voire achetés, par les voyageurs. D’autres mélangent aspects traditionnels et adaptations modernes. Le collectionneur ne cache d’ailleurs pas qu’il a acheté la plupart de ces objets, et qu’il n’a pas fait partout des voyages de découvertes. L’approche purement ethnographique n’est pas ici de mise. C’est la diversité des formes et des matériaux utilisés (et leur beauté) qui frappent surtout.

Enfin, l’exposition (mais c’est peut être les explications fournies par Mme Le Bacquer qui ont apporté cet aspect) révèle une expérience muséologique : Comment transformer une collection en ressource pour un musée, et en exposition ? Rareté des spécialistes incontestables sur ce sujet, masse des objets acquis, délai relativement court entre leur arrivée et l’exposition souhaitée par le donateur (un an et demi environ), nécessité de vérifier et de compléter la documentation sur chaque objet. Tout ceci a représenté un énorme défi pour l’équipe du projet.

La réussite est complète, et les lyonnais ne seront pas les seuls à en profiter : l’exposition va partir à Montréal et ensuite dans d’autres capitales

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