C’est d’abord un lieu surprenant : un ancien château d’eau construit dans les années 1880 pour alimenter les locomotives à vapeur. Laissé à l’abandon puis acheté en 2005 par Marc (ex-PDG d’une grande brasserie alsacienne) et Marie-Luce Arbogast ( son épouse disparue en 2022), il a fait l’objet de travaux importants (ascenseur, salles d’exposition…) tout en gardant son allure initiale. C’est ensuite un lieu où deux collectionneurs ont voulu partager leur passion pour le vodou.Mais ils ne se contentent pas de montrer des objets : ils cherchent à faire connaître ce monde complexe qu’est la religion vodou partie du Bénin et diffusée au Brésil et en Haïti à la suite de la traite négrière.
La collection, unique en son genre, contient des objets venant du Bénin, du Ghana, du Togo et du Nigéria. On sent dans la collection permanente un projet muséographique véritable : reconstituer les éléments essentiels du vodou, qui vont du Fa (pratique divinatoire)aux « matières-mémoires » en passant par les masques incarnant les personnages-clés de cette mythologie. Ce qui frappe aussi est la contemporanéité de nombreux objets et œuvres, montrant le caractère vivant de ces rites aujourd’hui. Tel ce « kelessi » sorte d’ange gardien fait de crânes d’animaux, de rubans et de cire, qui a été activé en 2012 par un prêtre vodou et a voyagé dans le cadre d’une exposition à Paris, Bonn et Madrid.
Le Château Vodou, musée privé, organise de nombreuses activités en direction du public scolaire et propose des soirées de réalité virtuelle pour faire l’expérience du « monde invisible ».
Actuellement, il comporte une exposition temporaire de masques Guélédé, également extraits de la collection Arbogast, sous le titre « Le pouvoir des mères ».
Le Château Musée Vodou, un lieu exceptionnel, dont la visite est indispensable pour qui circule dans cette belle province.