Le monde étonnant de la littérature africaine francophone a été entrouvert lors de la soirée du 28/3 grâce à la collaboration de l’Association Bibliothèque A Domicile (BIbadom) et à ses valeureuses lectrices à voix haute. Cet évènement était en résonance avec la Caravane du Cinéma Africain de Sainte-Foy, se déroulant en même temps.
La littérature africaine francophone a fait l’objet d’une reconnaissance qu’on pourrait considérer comme tardive : Prix Renaudot à A. Mabanckou en 2006 et à S. Mukazonga en 2012, chaire au Collège de France de A. Mabanckou en 2016…mais sa richesse est ancienne. La soirée organisée par l’ACAP n’était évidemment qu’une invitation à approfondir ou redécouvrir ces textes qui portent la richesse, la force et la couleur du continent. Des extraits de romans d’A. Mabanckou ont été lus, illustrés par un court passage vidéo de son discours au Collège de France, où il aborde l’ambiguité de la position de l’écrivain africain, utilisant une langue qui n’est pas celle de ses ancêtres mais qui est porteuse d’universel. Ce thème a été abordé aussi par Kossi Effoui, écrivain togolais, dans un extrait d’entretien où il récuse le renvoi systématique de la littérature de ce continent à une « africanité » irréductible. Un texte de Véronique Tadjo a montré l’étonnement d’une jeune franco-ivoirienne découvrant dans les papiers de son père disparu un « traité » de sorcellerie… Marianne Ba, écrivaine sénégalaise morte en 1981, évoque la polygamie. Scholastique Mukazonga parle de la condition des femmes. La prose baroque du béninois Florent Couao-Zotti, dans l’extrait qui est lu, surprend et amuse.
Les participants, dont certains sont repartis chargés de livres, seront certainement de futurs découvreurs des talents de cette abondante moisson, bien couverte d’ailleurs dans le catalogue de la Bibliothèque Municipale de Lyon.
A signaler pour ceux qui veulent approfondir une bibliographie complète (bien qu’un peu ancienne) « La littérature africaine en français » sur le site de la BNF et deux articles débattant de la « francophonie » et de ses incertitudes dans « Jeune Afrique » n°2981 du 25/2/18.