C’est sous cette appellation que J.Y. Loude, ethnologue et écrivain infatigable, présente son expérience de découverte et de partage avec ce peuple de bergers et de paysans des hautes vallées du Pakistan à la mythologie si particulière.
Il a raconté le 10 octobre à des adhérents de l’ACAP, avec une passion bien compréhensible, son parcours de connaissance de la langue et des coutumes de cette population non bouddhique et non musulmane qui a fasciné les (rares) voyageurs depuis la fin du 19è siècle (voir le roman de R. Kipling -qui n’y était pas allé- « L’homme qui voulait être roi »)
Au cours de trois longs séjours, de 1978 aux années 90, Viviane Lièvre, Hervé Nègre et lui se font admettre par cette ultime communauté polythéiste de l’Himalaya et peuvent y observer les mœurs et les rites dont l’exposition témoigne .
Peu d’objets : c’était un souhait du groupe de ne pas rapporter une quantité d’objets obtenus de manière ambiguë. De grandes statues funéraires, exposées au centre de l’exposition, viennent d’un musée italien. Surtout des vêtements de cérémonie, portés par le groupe pendant son séjour, et de magnifiques photos et vidéos réalisées par H. Nègre .
L’intégration dans le groupe s’est faite sans heurts et les chefs se sont avérés plutôt satisfaits que des étrangers témoignent de la richesse de leurs règles sociales et de leurs croyances, dans un contexte de plus en plus hostile. J.Y. Loude ne cache pas l’intention qui l’a animé en recueillant ces notes, photos et objets : contribuer à la préservation d’une langue et d’un peuple en voie d’extinction. La pression de la vie moderne, la dégradation du milieu naturel, les conflits locaux, l’émergence d’un « tourisme » malsain font craindre pour l’avenir de ce peuple auquel on le sent très attaché.
J.Y. Loude a réussi à nous faire sentir tout cela, au cours d’un parcours qui était bien davantage qu’une simple « visite guidée » (Exposition Fêtes Himalayennes, les derniers Kalash au musée Des Confluences jusqu’au 01 décembre)